Pour en finir avec le sacrifice
Pour en finir avec le sacrifice
La disparition ce mois-ci d’Alexeï Navalny a suscité de très nombreux commentaires dans les médias où les thèmes de son martyre et de son sacrifice sont revenus fréquemment. Sans chercher à débattre sur le bien-fondé de ces propos au sujet de l’opposant de Poutine, cela nous a amené à revenir à la question du sacrifice managérial, phénomène que nous observons assez régulièrement chez nos clients, qui n’ont pourtant rien en commun avec le régime russe !
Il existe en effet des managers qui adoptent une posture de martyre, que ce soit pour se mettre au service de leur entreprise ou pour faire grandir ou défendre leurs collaborateurs. Nous les voyons, prêts à sacrifier leur propre bien-être, leur confort et parfois même leur réputation pour le bien de l'organisation ou de leur équipe.
L'archétype du martyre est souvent associé à des valeurs telles que le dévouement, la loyauté, la générosité et le sacrifice. Nos clients, parfois à des postes de haute direction, sont prêts à endurer des difficultés et des épreuves pour atteindre leurs objectifs, ou pour protéger leurs collaborateurs, ce qui en soi ne parait pas forcément incohérent avec les responsabilités qui leur incombent. Travailler de longues heures, prendre sur lui (elle) des responsabilités supplémentaires, reconnaître ses erreurs, protéger ses ouailles quitte à se mettre en tension pour garantir le succès de son équipe ou de son projet, ne sont pas rares.
Ce comportement peut être inspirant pour les collaborateurs, qui voient en leur manager un leader dévoué et prêt à tout pour les soutenir. Cependant, il est important de noter que cette posture de martyre peut aussi avoir des effets négatifs. En se sacrifiant trop, le manager risque de s'épuiser physiquement et émotionnellement, ce qui peut nuire à sa performance et à sa santé mentale. De plus, un manager martyre peut parfois encourager l'exploitation de sa générosité par ses supérieurs, qui pourraient en profiter pour lui confier de plus en plus de tâches sans lui donner les moyens de les accomplir.
Dans le célèbre ouvrage de Joseph Campbell Le Héros aux mille et un visages, l'archétype du martyre est associé à d'autres postures archétypales telles que le sauveur, le sage ou le guerrier. Le manager martyre se voit souvent comme un sauveur, prêt à tout sacrifier pour sauver son équipe ou son entreprise d'une crise ou d'un échec. Il peut aussi être perçu comme un sage, qui accepte les épreuves et les sacrifices comme une étape nécessaire pour atteindre un objectif plus grand. Enfin, le manager martyre peut aussi être comparé à un guerrier, prêt à se battre pour ce en quoi il croit et à protéger ceux qui lui sont chers. Rappelons néanmoins que cet archétype répond plus particulièrement à une étape du voyage qui est le sien ; demeurer dans une posture de martyre ne peut en aucun cas représenter une constante dans la durée, sous peine de courir droit au burn-out.
Le Voyage du Héros, concept développé par Joseph Campbell, est destiné à construire le voyage initiatique typique du héros dans un récit. Ce concept a contribué au succès de la plupart des films Disney depuis les années 90, de Matrix, Star War, Harry Potter, Le seigneur des anneaux et bien d’autres encore.
C’est une structure utile qui qui permet à la personne accompagnée à la fois de se dissocier de sa situation, à la fois de s’y associer autrement. Ses grandes étapes sont les suivantes :
- L’écoute d’un appel relatif à l’identité, la raison de vie, la mission.
Quel est l’appel ? Que nous est-il demandé de faire ?
Nous pouvons accepter ou ignorer cet appel. - L’acceptation du seuil nous mène à être confronté à nos limites ou un seuil. Elle nécessite de prendre une décision, un engagement.
- Le passage du seuil qui nous propulse dans un nouveau territoire qui nous pousse à grandir à chercher du soutien.
- La recherche d’un protecteur ou d’un mentor qui découle du courage de passer le seuil.
- Faire face au défi ou au «démon», résultat naturel du passage du seuil, il s’agit souvent d’une lutte intérieure. Ces « démons » constituent en fait une forme d’énergie à laquelle nous devons apprendre à faire face.
- La transformation du démon en ressource ou conseiller, qui se fait généralement en développant une technique particulière ou en découvrant une ressource ou un outil spécial.
- Achever la tâche, trouver le chemin afin de répondre à l’appel, créant ainsi une nouvelle « carte du monde » incorporant nos découvertes du voyage.
- Le « retour à la maison », « transformé.e », avec quelque chose en plus.
C’est la structure qu’adoptent nos Parcours Persona Voie Bleue, amenant au certificat MBA niveau Bac + 5 « Développer son leadership et les dynamiques de coopération », en faisant vivre une expérience puissante, originale, sensorielle pour changer notre carte neuronale. Nous sommes guidés avec le Voyage du Héros, pour traverser sur le chemin de La voie Bleue (incluant les masques et les neurosciences) et trouver des ressources dans les cultures traditionnelles.
Une excellente façon de sortir des postures sclérosantes et de se redonner du pouvoir pour se mettre dans sa Voie !
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